Oseberg : bateau, galon et archéologie - Deuxième partie -
Voici la suite tant attendue de l’article précédent consacré au bateau et au galon d’Oseberg que vous pouvez retrouver ici : partie 1. Dans la première partie, nous avions parlé des fouilles archéologiques menée dans la campagne norvégienne au début du XXe siècle et de la découverte d’une sépulture remarquable datant de l’ère viking. Sépulture qui contenait les restes de plusieurs galons dont le célèbre galon d’Oseberg qui était dans un parfait état de conservation.
L'archéologie expérimentale
Lors de la fouille qui a permis de redécouvrir le bateau d’Oseberg, l’ensemble du mobilier et des objets présent dans et autour de la sépulture a été inventorié, photographié et étudié. Et c’est après cette phase d’étude que l’archéologie expérimentale entre en jeu. En effet, l’archéologie expérimentale consiste à reproduire la fabrication ou l’utilisation d’un objet. D’après l’analyse des galons retrouvé dans le bateau d’Oseberg, il a été possible de déterminer leur composition et de les dater. Mais pour pouvoir les reproduire en tissage an cartes, il a fallu étudier les fibres, leur nombre, leurs couleurs ainsi que le motif en lui-même.
Contrairement à d’autres galons retrouvés dans des sépultures de la même période, le galon d’Oseberg présente un motif simple. Assez étroit et bicolore, il est réalisé avec des cartes qui tournent ensemble et toujours dans le même sens. De plus, ce tissage permet d’avoir le même motif sur les deux faces du galon, ce qui est suffisamment rare pour être souligné ! Ce sont ces raisons (simplicité de tissage, esthétique et source historique) qui m’ont fait choisir de parler du galon d’Oseberg dans cet article de blog.
Place à la pratique
Après la théorie, nous allons maintenant passer à la pratique. Pour tisser une reproduction du galon d’Oseberg, il vous faudra :
- deux couleurs de laine
- 8 cartes
- du temps
- en option : un métier à tisser, du thé ou du café et une bonne couverture avec un feu de cheminée.
Souvent les patrons pour le tissage aux cartes ressemblent à ça :
Chaque colonne correspond à une carte, ici nous en avons 8.
Chaque ligne correspond à une position sur la carte. Les trous sont notés A, B, C et D, que l’on retrouve à gauche du tableau de patron. Cela permet de savoir quel fil mettre dans quel trou.
Enfin, le S et le Z indiqué en bas de chaque colonne permet de savoir dans quel sens il faut enfiler les fils.
Avant de vous lancer dans ce tissage, je vous invite à relire l’article précédent qui donne les explications nécessaire pour la bonne lecture d’un diagramme de tissage. Une fois le patron pris en main, arrive l’étape importante de la découpe des fils.
Ici nous avons 8 cartes avec 4 trous chacune, nous avons donc besoin de 32 fils : 12 d’une couleur (ici rouge) et 20 de la deuxième couleur (ici blanc). Attention si vous utilisez de la laine, c’est une matière extensible il faut donc veiller à ne pas tirer dessus quand vous mesurez puis coupez les fils pour toujours avoir la même longueur.
Maintenant que vous avez vos fils découpés, place à l’ourdissage, autrement dit l’enfilage dans les cartes. Il y a deux points importants :
- mettre la bonne couleur au bon endroit
- faire attention au sens d’enfilage indiqué par les lettres S et Z
Ici l’exemple de la carte 2 enfilée en Z avec 4 fils rouges, 1 pour chacun des trous de la cartes (A, B, C et D).
Et ici l’exemple de la carte 3 enfilée en S avec les fils blanc dans les trous A, B et D et le fil rouge dans le trou C.
Une fois que toutes les cartes ont leurs fils, il suffit de faire un nœud au bout des fils et d’attacher le montage entre 2 points. Traditionnellement le nœud se place à la ceinture et le bout des fils à un dossier de chaise, une poignée, un meuble … Mais vous pouvez aussi tendre votre ouvrage sur une caisse pour plus de praticité ou bien utiliser un métier à tisser de type Inkle Loom.
Avant de commencer à tisser, il est maintenant nécessaire de faire une navette. Cet outil va permettre de faire passer un fil perpendiculaire aux fils que vous venez d’installer dans les cartes. Il s’agit d’un outil en bois, (il peut être remplacé par un morceau de carton épais) autour duquel on entoure le fil.
Enfin, le tissage commence ! On passe la navette pour la première fois, en laissant du fil dépassé puis on tourne les cartes. Toutes ensemble, on leur fait faire un quart de tour en avant. Puis on repasse la navette et on tasse les fils. Et on recommence : on tourne les cartes d’un quart de tour en avant, on passe la navette, on tourne les cartes…
Au fur et à mesure, le motif va apparaitre et après quelques heures de tissage, vous aurez tissé une reproduction du célèbre galon d’Oseberg.
Vous souhaitez vous lancer après avoir lu cet article mais vous ne savez pas où trouvez ce dont vous avez besoin pour débuter le tissage aux cartes ? Rendez-vous sur la boutique et découvrez les kits de tissage du galon d’Oseberg ! Ils se composent de tout ce dont vous aurez besoin : les fils, les cartes, la navette et les explications.
Alors maintenant plus d’excuse pour ne pas sauter le pas !
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