Oseberg : bateau, galon et archéologie - Première partie -
Célèbre dans le milieu du tissage aux cartes, le « galon d’Oseberg » est un trésor archéologique. Dans ce premier article qui lui est consacré, embarquez à la découverte des ses origines !
Oseberg, une ferme en Norvège
Si vous cherchez le terme « Oseberg » dans un moteur de recherche, il y a des chances que vous trouviez des informations sur la plateforme pétrolière qui porte ce nom. Comme vous vous en doutez, ce n’est pas de cet Oserberg là dont nous allons parler ici.
Imaginez-vous dans la campagne norvégienne, à une centaine de kilomètres au sud d’Oslo au cours de l’été 1904. L’herbe est verte, le vent marin est agréable et une foule d’archéologues se mettent à creuser dans une bute de terre à proximité de la ville de Tønsberg. Les légendes racontaient depuis longtemps que ce tumulus abritait une sépulture de l’âge viking mais il fallut que le propriétaire du terrain trouve un morceau de bois sculpté pour attirer l’attention de Gabriel GUSTAFSON, un archéologue suédois qui dirigea les fouilles. Entre 1904 et 1905, un immense bateau dans un parfait état de conservation fut mis à jour. Immense, car le bateau d’Oseberg mesure près de 22 mètres de long pour 5 mètres de large.
Le bateau d’Oseberg en cours de fouille.
Gabriel GUSTAFSON et son équipe posant devant le bateau d’Oseberg après sa mise à jour.
photos réalisées par Olaf Væring en 1904, propriétés du Museum of Cultural History, part of the University of Oslo, Norway
Mais la grandeur de la découverte du bateau d’Oseberg ne réside pas uniquement dans sa taille. Il s’agit d’une sépulture « qui est sans doute l’une des plus riches et des plus remarquables qu’on est jamais explorées dans les pays scandinaves » pour citer Gabriel GUSTAFSON. En effet, le bateau en lui même mais aussi les textiles et les objets présents dans la sépultures étaient dans un parfait état de conservation.
Une sépulture singulière
Le bateau d’Oseberg a servi de sépulture et a donc été enterré volontairement, à plusieurs kilomètres de la côte. Moins impressionnant qu’une pyramide égyptienne mais avec la même volonté de rendre hommage aux défunts en les inhumant avec de nombreux objets précieux. Au cours des fouilles, Gabriel GUSTAFSON a établi un inventaire précis de toutes les richesses découvertes dans le tumulus et lors de la rédaction de son rapport de fouille en 1908 il en fait une liste détaillée.
Mais la première chose qu’il met en avant dans son écrit et qu’il s’agit de la sépulture d’une femme. Deux en réalité, l’une âgée d’environ 80 ans et la seconde d’une cinquantaine d’année. Ce n’était donc pas la riche sépulture d’un noble et fougueux guerrier viking qui avait été découverte. Rapidement, la question se posa de savoir qui étaient ces femmes et quels avaient pu être leurs rôles dans la société pour être ainsi inhumées. Mais la question demeure encore aujourd’hui entière : une reine et sa servante ? Des prêtresses ?
Et c’est maintenant que l’histoire devient intéressante en ce qui concerne le tissage aux cartes. Ces deux femmes étaient richement vêtues et près d’une dizaines de galons tissés aux cartes ont été retrouvé. Le plus célèbre d’entre eux que l’on nomme communément « galon d’Oseberg » porte le joli nom de Oseberg 12L1.
Tissé en soie et en lin ce galon mesurait environ 5 mm de large et c’est celui qui était le mieux conservé et dont on a retrouvé la plus grande longueur. Alors oui, la qualité de la photo datant de 1904 n’est pas merveilleuse pour vous rendre compte de ce que c’est. Mais la fouille du bateau d’Oseberg est l’un des premiers chantiers archéologiques de grande envergure a avoir été documenté avec des photographies.
De plus, parmi les nombreux objets funéraires, un métier à tisser à été retrouvé à l’intérieur de la salle funéraire. C’est en grande partie grâce à cette découverte que l’on a pu retrouver le technique et la gestuelle du tissage aux cartes.
La suite au prochain épisode
C’est tout pour ce premier article consacré au galon et au bateau d’Oseberg. Dans un prochain article, je parlerai plus en détail du galon d’Oseberg, de ses particularités et de la manière de le reproduire.
Si le sujet vous intéresse, vous pouvez consultez les ressources suivantes :
· La trouvaille d’Oseberg, par Gabriel GUSTAFSON publié en 1908. Une numérisation de la traduction française est disponible sur Persée : https://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1908_num_52_6_72277
· Le bateau d’Oseberg est une grande partie du mobilier retrouvé dans la sépulture ont élus domicile dans le musée des navires viking d’Oslo. Si vous passez dans le coin pour vos prochaines vacances, allez y faire un tour ce musée est magnifique ! Et sinon, vous avez la possibilité de vous promener dans la salle d’exposition du bateau d’Oseberg en visite virtuelle juste ICI.
Cet article vous a plu ?
N’hésitez pas à vous inscrire à la Newsletter pour être au courant de la parution des prochains articles
Ping : Oseberg : bateau, galon et archéologie - Deuxième partie - tisserlescartes.fr